L’OCDE et l’Amérique latine en sont venues à mieux se connaître au cours de cette période, grâce en grande partie à l’Internet, né à peu près à la même époque. Prenons l’information. Auparavant, les travaux de l’OCDE étaient principalement diffusés sous forme de livres imprimés, ce qui limitait leur diffusion en Amérique latine. Aujourd’hui, les abonnements en ligne, notamment via OECD iLibrary, contribuent à élargir notre public au Brésil, en Colombie, au Chili, en Argentine, au Salvador, au Venezuela, au Pérou et ailleurs.
Parallèlement, le Centre de Mexico et d’autres partenaires traduisent chaque année de plus en plus de publications de l’OCDE en espagnol et en portugais, et celles-ci sont accessibles via iLibrary. Le trafic en ligne depuis l’Amérique latine a progressé de 38 % en 2012 par rapport à 2011.
En outre, le site web du Centre de Mexico est désormais pour les hispanophones la porte d’entrée sur l’OCDE. Sa fréquentation a doublé en trois ans, avec plus d’un demimillion de personnes.
Les médias sociaux sont un atout majeur pour notre dialogue avec les citoyens d’Amérique latine. Le compte Twitter @ocdeenespanol compte maintenant près de 20 000 abonnés, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Ce type d’innovation nous aide non seulement à communiquer directement avec le grand public, mais aussi à placer l’OCDE au cœur de débats importants. Au cours des discussions et manifestations à propos de la réforme de l’enseignement au Chili par exemple, la OCDE (en espagnol) est devenue un centre de connaissances et de données de référence, ce qui nous a permis d’optimiser notre visibilité sur Twitter.
Cependant, avec la visibilité et le dialogue viennent la responsabilité. Il existe un paradoxe intéressant dans tout cela. Les TI ont bouleversé les relations de l’OCDE avec les pays non membres et avec ses membres comme le Chili et le Mexique, et ces pays font ainsi l’objet d’une surveillance accrue. Plus les gouvernements cherchent à collaborer activement avec l’OCDE, plus les citoyens et les médias sont concernés et informés. Ils voient comment leur pays évolue au fil du temps et peuvent le comparer à d’autres. Ils découvrent les défis affrontés et utilisent les données de l’OCDE pour obtenir que leur gouvernement rende compte de son action (ou de son inaction) dans les grands domaines de la politique publique.
Cela peut mettre les hauts responsables mal à l’aise au début, surtout si les comparaisons internationales leur sont défavorables. Après tout, il n’est pas aisé de se comparer aux « champions du monde » dans un aussi grand nombre de domaines, en particulier pour les pays en développement. Mais la vérification des faits sert précisément à cela : encourager la quête de meilleurs résultats. Voyez le Mexique qui, après 18 ans de surveillance et de débat public, semble finalement entré dans un cercle vertueux de progrès. C’est la preuve que des politiques meilleures se traduisent vraiment par une vie meilleure.
Notre coopération prometteuse en Amérique latine ne fait que commencer. Tout comme nos nombreuses publications – les Perspectives économiques de l’Amérique latine, notamment, font déjà autorité après six éditions –, l’Initiative de l’OCDE pour l’Amérique latine et les Caraïbes, nouvellement lancée, produit des résultats fructueux grâce au dialogue permanent et à l’échange continu d’informations sur la fiscalité, l’innovation, l’investissement et les services publics.
L’Amérique latine a changé depuis 1994, et la révolution de l’information continue de jouer son rôle et d’enrichir cette nouvelle société de la connaissance. En s’appuyant sur cette dynamique, les 10 prochaines années pourraient bien être « la décennie de l’Amérique latine ».
Voir le site Internet du Centre de Mexico
Voir aussi Comment va la vie au Mexique? et www.oecd.org/fr/mexique/
©L’Observateur de l'OCDE N˚ 293 T4 2012
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