Les étudiants, qui devraient, selon M. McQuade, accueillir à bras ouverts ces appareils, possèdent déjà des appareils capables de lire les livres électroniques. Et qui permettent aussi, parmi nombre d'autres possibilités, d'utiliser tableurs et bases de données, et d'accéder au Web : c'est ce qu'on appelle l'ordinateur portable. Beaucoup d'entre eux ont aussi un appareil infiniment plus compact, qui permet aussi de lire des livres électroniques : l'iPhone. Pourquoi mettraient-ils 500 euros dans un appareil qui n'offre pas les autres fonctionnalités ?
Il est trop tôt pour annoncer la fin des livres imprimés. Fin 2008, On Demand Inc a lancé un réseau de 11 Espresso Book Machines dans le monde entier. Certaines sont installées dans des bibliothèques, d'autres dans des librairies. De la taille de grandes photocopieuses, ces machines, capables d'imprimer en 3 minutes des livres brochés à partir de fichiers PDF au prix d'environ 1-2 centimes la page, bouleversent complètement l'économie de l'édition. Les éditeurs n'ont plus à mobiliser du capital pour stocker les livres, ni à dépenser des sommes conséquentes (tout en émettant du CO2), pour expédier des kilos de livres vers les librairies (et récupérer les invendus, réexpédiés à leurs frais). Au lieu de cela, les clients des librairies trouveront toujours les livres qui les intéressent en stock, et pourront les imprimer à la demande. Grâce aux économies réalisées sur les coûts d'investissement, de stockage et d'expédition, les livres devraient être moins chers. Les livres imprimés n'ont pas besoin de batteries, on peut les laisser tomber et les rouvrir à sa guise, renverser du café dessus et les maltraiter de diverses manières sans les détruire. Au-delà de l'utilité prouvée de la lecture sur papier, ces atouts font que le livre imprimé a encore de belles années devant lui.
Le numérique n'en est pas moins l'avenir du livre imprimé, et ce n'est pas le fait d'appareils spécifiques de lecture numérique, mais grâce à la diffusion de l'ordinateur portable, du iPhone et de l'impression à la demande.
Toby Green
Chef de la Division des publications OCDE
Vous pouvez relire l'article original : "Ecran total", de Larry Kilman, L'Observateur de l'OCDE n°268, juillet 2008
Retrouvez aussi les travaux de l'OCDE sur les technologies de l'information sur www.oecd.org/science-fr
©L'Observateur de l'OCDE n° 272, avril 2009
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