Médecine et sagesse chinoises
Département des affaires économiques
Le rapport de l’OCDE intitulé Dépenses publiques en Chine : relever le défi de l’efficacité et de l’équité, publié en février 2006, souligne que l’éducation et les soins de santé doivent être des priorités pour les dépenses publiques. Pourquoi ?
En Chine, certains services publics connaissent de sérieuses pressions, alors même que l’économie est en plein boom. C’est le cas pour l’éducation et la santé, dont la place actuelle dans les dépenses publiques ne semble pas correspondre aux besoins et objectifs de développement du pays.Respectivement à 2,8 % et 0,6 % du PIB révisé en 2004, la part des dépenses publiques pour l’enseignement et la santé est inférieure à celle des pays de l’OCDE, mais aussi à celle de nombreux pays en développement, comme la Thaïlande et les Philippines. Les dépenses d’éducation et de santé paraissent également faibles par rapport aux objectifs nationaux de la Chine.Les autorités reconnaissent depuis longtemps la nécessité d’un soutien vigoureux de l’État à l’enseignement, et ce domaine a été une cible essentielle de la politique de développement et des dépenses publiques durant la dernière décennie. Dès 1993, un objectif à moyen terme a été fixé pour les dépenses dans le domaine de l’éducation, à savoir 4 % du PIB à la fin du siècle, soit environ le taux moyen dans les pays en développement à l’époque.Cet objectif n’a pas été atteint. Pas plus que n’a été satisfait l’objectif fixé dans les années 90 d’une hausse des dépenses de santé supérieure à la hausse totale des dépenses. En fait, la part des dépenses de santé a diminué ces dix dernières années.Malgré la priorité accordée aux apports de l’État dans les débats sur la politique publique, ce sont avant tout les résultats qui comptent. Dans le domaine de l’éducation, la Chine est plutôt bien placée en comparaison aux autres pays pour ce qui est du rapport nombre d’élèves-nombre d’enseignants dans le primaire.En revanche, le taux de scolarisation dans le secondaire et le taux d’alphabétisation des adultes y sont plus faibles que dans les pays de l’OCDE, et inférieurs à ceux de nombreux pays en développement. Il en va de même pour la santé : s’agissant de l’espérance de vie, la Chine est bien placée par rapport à certains pays de l’OCDE, mais ses taux de mortalité maternelle et infantile sont sensiblement plus élevés que dans beaucoup de pays en développement. De plus, il existe d’importantes disparités entre les régions, particulièrement entre zones urbaines et rurales. Une augmentation des apports dans les régions les plus démunies contribuerait à améliorer la situation globale.Il semble clair que la plus grande partie des dépenses supplémentaires devront provenir des ressources publiques. Pourquoi ? En premier lieu, le secteur privé participe déjà plus largement aux dépenses d’éducation et de santé que dans les autres pays. La part des dépenses de santé financée par des sources privées y est même plus importante qu’aux États-Unis (voir graphique).En Chine, une augmentation du rôle du secteur privé, associée à des disparités de revenu déjà importantes, n’améliorerait pas forcément l’accès des pauvres à l’éducation et à la santé, et pourrait le réduire dans de nombreux cas. L’enseignement n’étant pas gratuit même au niveau du primaire, la situation financière des parents détermine largement l’accès à l’éducation. De même, près de 80 % de la population rurale et la moitié de la population urbaine n’ont pas d’assurance maladie et ne peuvent donc pas se permettre d’aller voir un médecin.
Données économiques
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